Visiter des expositions a été impossible pendant des mois, et voici que cela est de nouveau possible. Nous allons choisir quel type d’exposition ? Nous allons plutôt privilégier les sorties ? Ou les théâtres ?
J’ose dire que nous allons essayer de tout faire, pour retrouver le gout à tout ce qu’on a mise en attente pendant un moment.
Cela dit, je souhaite parler ici de la première exposition d’Architecture que je visite depuis un moment. Antoni Gaudi, évidemment !
Pas la peine d’en décrire les capacités ou l’impact sur la culture et l’imaginaire collectif qu’il a su susciter, mais un mot sur l’exposition elle-même.
Oui, un mot sur son déroulement, sur sa capacité d’attirer l’attention car, même si le sujet est de haute importance, quelle fatigue, parfois, à garder éveillée l’attention ! Son déroulement a été mis sur une suite d’œuvres présentés en succession temporelle, selon leurs périodes de réalisation. Pas de choix sur la thématique ni sur les influences et/ou les lieux et cela trouve ma pleine approbation. Quelle manière plus efficace pour comprendre le les évolutions d’une âme inspiré et un peu délirante que celle de la mettre en perspective de sa même évolution et de la définition progressive de son entourage ?
Un panneau qui visualise les dates des projets de Gaudi et qui les compare à d’autres évènement architecturaux et sociales d’importance majeure complète ce choix d’organisation de l’exposition. Cela rend claire non seulement l’importance que le maitre a eu d’abord dans son pays et puis rapidement en France et ailleurs, mais ça montre aussi comme cette même influence a contribué au parcours de Gaudi.
Il reste basique, dans toute architecture qui respecte son attachement à son temps et à son environnement géographique et culturel, que la conception architecturale donne de soi et que l’environnement donne à la conception architecturale.
Voilà donc que, plus que rappeler les projets majeurs de Gaudi, cette exposition fait lieu d’une recherche de connaissance délicate et vrai d’un artiste connu par ses grands gestes architecturaux mais méconnu pour l’évolution de son âme.
Qui connaissait la légèreté de son crayon déjà en période d’études ?
Qui avait été témoin de la beauté des détails dessinés et de sa capacité de « voir » le moindre recoin de ses projets avant même d’en avoir une vision globale ?
On pouvait s’en douter, certes, au vue de la maitrise de ses réalisations. Mais on n’en avait pas vu les éclats sur le papier ni sût que cela lui a couté bien de désagrément le long de certaines de ses missions.
Cela rend le grand Architecte un peu plus proche de nous, les architectes mortels, même si la distance reste incommensurable. Nous le savons tous.
Ça a été un plaisir de voir de près les dessins qu’il a réalisés et la réflexion qu’il nous a laissé en héritage.
L’exposition est terminée mais ses dessins étonnants resteront dans les mémoires à non pas douter.